Ca y est! Enfin je l'ai! Ma place pour la pièce de théâtre "Glenmor L'Insoumis disuj"! J'irai donc assister à cette pièce de théâtre mettant en scène la vie de Glenmor au théâtre de Cornouaille à Quimper durant le Festival de Cornouaille. J'avais écrit dans un autre article que je vous en parlerai plus en détail de ce Glenmor, l'éveilleur de la conscience bretonne. Alors voilà que l'occasion se présente,je ne vais pas la laisser filer!
Glenmor, ce n'est pas que le nom de la scène principale des Vieilles Charrues, ce n'est pas non plus que le nom de la salle de spectacle de Carhaix J'ai bossé sur lui pour avoir ma carte de guide-conférencier et son sujet m'a particulièrement passionnée. Pourtant, à ce moment-là, j'avais longuement hésité avant de choisir définitivement son sujet car son combat était de faire reconnaître la culture bretonne que la France, selon lui, veut s' approprier en la bafouant et en la méprisant. Le tourisme peut être pris comme une forme de mépris de cette culture bretonne qu'il stigmatise derrière une crêpe, une bigoudenne ou une bombarde que certains confondent avec le biniou (qui est en réalité une cornemuse). Je suis certaine que Glenmor s'est maintes et maintes fois retourné dans sa tombe en voyant qu'aujourd'hui, en France, on réduit l'image de la Bretagne à une bigoudenne collée à l' arrière des voitures. Mais finalement, je me suis convaincue d'étudier sa personne et son œuvre car il est un personnage important en Bretagne tant politiquement qu'artistiquement. Il peut être également perçu comme un « curieux personnage » de qui on voudrait comprendre les convictions pour mener tant de combats. Ces convictions qu'il a mis en chanson, en livre, en poème.
Glenmor, de son vrai nom Emile Le Scanff, en breton Milig Ar Skañv, est né à Maël-Carhaix en 1931, en Finistère dans une famille bretonnante. Il décroche une licence de philosophie à Rennes et se consacre ensuite à la musique et à la poésie qu'il utilise à des fins politiques. En effet, Glenmor était un fervent défenseur de la culture et de l'identité bretonne. C'est durant sa scolarité, en partie, que son nationalisme grandit. Il avait été persécuté par ses instituteurs, comme nombres de ses camarades, à cause de sa langue bretonne. Quelques années plus tard et des voyages à travers l' Europe, il commence sa carrière de barde. Il fait un triomphe à la Mutualité, accompagné du joueur de harpe, Alan Stivell qui lui aussi fera grande carrière, à Paris en 1965 et sort son premier 33 tours. Il devient alors précurseur d'une nouvelle vague de musique bretonne qui déferle sur la France dans les années 70. C'est aussi dans ces années-là qu'il fonde avec son ami le poète Xavier Grall, qui a aussi donné son nom à l'une des scènes des Vieilles Charrues, le journal de la Nation Bretonne. Profondément attaché à des valeurs nationalistes, il compose également le Chant de Marche de l' Armée Révolutionnaire Bretonne, en breton Kan ar Bale an ARB. Il est interdit de diffusion sur les radios et télévisions sous le régime de Pompidou. Une circulaire du ministère de l’information stipule que «diffuser Glenmor sur les ondes nationales était une position politique condamnée par la Constitution. » En 1978, il écrit à Giscard D'Estaing : "Au nom de quel genre de démocratie dois-je assister impuissant à la mort d'une langue et d'une culture ?" Jamais il ne cesse de se battre pour le respect de la culture bretonne et pour la reconnaissance de l'identité bretonne. Il a publié un grand nombre de 45, 33 tours en français et breton, sa langue natale, traitant de thème tel que la Bretagne et de ses valeurs mais aussi d' autres thèmes plus classiques comme l'amour qu'il avait pour sa femme, Katell, rencontrée lors d'un de ses voyages en Belgique. En 1990, devenant vieux et malade, il renonce à sa carrière d' auteur-chanteur-compositeur pour se tourner vers l' écriture. Il publie dans toute sa vie douze livres et trois livres après 1990 . Chacun traitant là encore de la Bretagne, de ses traditions, de sa culture, etc... Il décède en 1996 à Quimperlé à la suite de la maladie laissant dans son sillon une Bretagne plus fière de ses origines que jamais. Il a été le précurseur d'un courant breton en France qui poursuit son chemin encore de nos jours tant dans la musique que dans la littérature.
En 2011, Phillipe Guilloux lui dédie un documentaire au titre révélateur « Glenmor L' Eveilleur », éveilleur de la conscience bretonne dont je vous parlais précédemment, documentaire que j'ai regardé au moins 15 fois. Une association a également été créée afin de se souvenir de lui et de regrouper des documents officiels et authentiques le concernant, l'association « Glenmor an distro », Glenmor le retour.
